Michael Edwards, dit Eddie, est un garçon anglais dont le rêve est de participer aux Jeux Olympiques, à la consternation de ses parents qui le voient comme banal et sans réelles capacités. Après bien des tâtonnements, à plus de vingt ans, il va se lancer dans le saut à ski, en préparation des Jeux Olympiques de Calgary en 1988 pour la bonne raison qu'il n'y a jamais eu de sportif anglais dans cette spécialité-là !
Approuvé du fameux sceau tiré d'une histoire vraie, c'est sans doute un des biopics les plus sympa que j'ai pu voir depuis longtemps. Bien que le sujet soit farfelu, comme si je me lançais en tant que danseur ballerine sans en avoir aucune compétence, j'y vois dans ce jeune homme naïf et touchant une grande leçon de courage. Tout comme Éric Moussambani aux J.O. de 2000 ou l'équipe de foot des Samoa Américaines en 2011, Michael Edwards fait partie de ce qu'on appelle des échecs héroïques, à savoir qu'il n'est objectivement pas fait pour ça, avec ses énormes lunettes qui le désavantagent face au risque de buée, mais son courage et sa persévérance sont tels qu'au lieu de susciter de la moquerie, il est un exemple même du fameux diction de Pierre de Coubertin qui est que l'essentiel est de participer, non de gagner.
La mise en scène de Dexter Fletcher va dans ce sens, en montrant toujours une empathie pour ce garçon, joué par Taron Egerton, qui veut croire en son rêve, quitte à ce que les autres le ridiculisent, le rejettent, le rabrouent, jusqu'à que même sa performance, où il sera classé dernier, sera salué par des triomphes face à son enthousiasme juvénile non pas d'être en bas du classement, mais d'avoir établi un record national dans un pays qui n'avait aucun sauteur à ski.
L'entraineur, joué par Hugh Jackman, est également intéressant, car il croit finalement à ce projet dingue, tout en voyant très bien qu'il n'est pas fait pour ça mais sa foi dans ce qu'il fait va en quelque sorte le faire vaciller dans sa conviction, et qui sait, lui remémorer quelques souvenirs.
Très bon point aussi pour la musique signée Matthew Margeson, qui sonne très 80's, avec quelques relents de Vangelis période Chariots de feu, et les quelques utilisations de chansons de l'époque, comme Van Halen avec Jump font leur effet.
Sa sortie relativement discrète me laissait craindre le pire, mais voilà le genre de film positif qui donne le sourire, et qui émeut à la fois, en ne se moquant jamais de son sujet, mais en étant avec lui à 100 %.