"Feel good movie" (le mot est lâché ! Aïe) standard, ni plus ni moins. Eddie The Eagle rempli son contrat sans surprendre et en décevant quelque peu à la marge au vue des possibilités qu'offrait un scénario autour du saut à ski et des tremplins vertigineux d'Allemagne et du Canada !
Mais avant d'aborder les "manquements", Eddie The Eagle d'abord est un bon film porté par une bande-son qui va bien avec l'époque. C'est un peu déjanté-éléctro et ça accompagne à merveille l'idéal du film. En lui-même Eddie The Eagle ne révolutionne rien et est même un prototype du style. Un héros gauche assez bien interprété par T. Edgerton malgré quelques scènes où on ressent un certain sur-jeu de sa part. Hugh Jackman...le rôle lui va comme un gant. Le sauteur génial de jeunesse, alcoolique et irascible qui se prend au jeu de ce jeune anglais un peu fou et qui va lui permettre d'atteindre son rêve avec des méthodes peu orthodoxe. Le duo fonctionne bien et c'est bien les seuls a vraiment tirer leur épingle du jeu. Le président de la fédération anglaise est d'un cliché gênant. Finalement c'est le sauteur finlandais qui donne une touche un peu plus funky avec la scène de l'ascenseur. Le recyclage des norvégiens...
...Bref, tout ça bah ça sent le réchauffé mais pire que ça ! Ça sent le préfabriqué à plein nez. En fait...ça sent un peu le plastique. Le film ne prend pas un seul virage osé qui pourrait surprendre un tant soit peu le spectateur. Le film est dénué de toute prise de risque. C'est un autoroute de codes et de clichés qui se répètent de minutes en minutes. Heureusement finalement que le tout s'imbrique assez bien et que le ton léger du film nous font accepter ces défauts.
Mais ce que je regrette le plus, c'est le manque d'ambition visuelle. Les sauts, les paysages, les distances folles parcourues ne sont absolument pas visibles dans le film. C'est souvent trop près et les plans intéressants sont souvent trop courts et mal exploités. Il n'y a pas un seul moment où on a ce "Wahou" visuel. Pourtant le sport en question s'y prêtait ! 120 mètres de vol ! Y'avait des trucs à faire. Puis les montagnes sont aux abonnés absentes dans ce récit...alors qu'on est au milieu....des montagnes...Dommages.
Finalement un film léger et plaisant, aussi vite vu et aussi vite oublié. Un manque d'ambition certain caché par une légèreté sympathique qui fait que l'on passe forcément un bon moment. Parce que la réussite des losers est toujours plaisante et que l'on aime tous voir cette folie du "presque". Surtout nous français (2006 souviens-toi...les plus beaux losers de tout les temps...). Mais le plus important, Coubertin dit vrai, c'est le combat, c'est la manière. Et Coubertin a toujours raison.
Mais Eddie The Eagle c'est cool et finalement c'est tout ce qu'on attendait (mais on pouvait demander un peu plus tout de même !)