Si on a déjà connu Costa-Gavras plus subtil qu'ici, le metteur en scène ne passe néanmoins pas à côté du sujet. Sur un rythme bien mené et réussissant à nous intéresser de bout en bout au récit, il nous raconte une histoire plus que jamais d'actualité, aussi drôle parfois qu'émouvant à d'autres. Cela dit, et bien que le film soit en définitive loin d'être froid, on aurait peut-être aimé une oeuvre tout de même un peu plus intense, notamment durant certaines rencontres précises. Pour ces même rencontres, Costa-Gavras y va hélas quelque peu avec les gros sabots. Assez stéréotypés, pour ne pas dire caricaturaux (bien que cela soit sans doute plus ou moins volontaire), elles empêchant le réalisateur de trouver une justesse totale dans son propos, et cela malgré une sincérité indiscutable. Reste qu'il a de quoi séduire ce "Eden à l'Ouest" et son personnage principal, car hormis un sujet finalement assez peu traité, c'est la vision que Costa-Gavras a du sujet qui nous touche. Profondément compatissant de son héros sans toutefois jamais l'embellir inutilement, il arrive à dépeindre une société à la fois peu recommandable mais ou l'espoir, par intermittence, arrive tout de même à se faire une place. Un Costa-Gavras mineur donc, mais qui n'en demeure pas moins des plus estimables. Correct.