Comme tout le monde, je connais « Le Cri ». Comme tout le monde, je sais qu'il est signé Edvard Munch. Et... c'était à peu près tout avant la découverte de ce documentaire. C'est ce qui est pratique dans ces cas-là : que le résultat soit bon ou mauvais, vous êtes certains d'apprendre pas mal de choses. D'autant qu'en définitive, l'impression générale est bonne.
Si l'on regrette le ton assez lancinant, frôlant l'ennui, on ne peut être que séduit par la très grande douceur du propos, de la voix-off, de la musique accompagnant cette plongée immersive dans l'œuvre très riche du norvégien, expliquant avec précision son évolution, sa façon de se réinventer, mais surtout les étapes essentielles de sa vie personnelle, ayant grandement influencé son œuvre au fil des années, notamment ses tumultueuses relations personnelles.
L'occasion, au passage, de constater à quel point il est souvent réducteur de résumer un artiste à une œuvre, tant la carrière de Munch est jalonnée de tableaux marquants, presque hypnotisants (« Vampire », pour ne citer que lui). De quoi avoir envie de prolonger la découverte avec l'exposition lui étant actuellement consacrée au musée d'Orsay : une âme aussi talentueuse que tourmentée, dont nous (du moins je!) ne pouvons que nous sentir proches à travers la puissance et l'universalité des thèmes abordés (pour ne citer qu'eux!).