Edward aux mains d’argents est une œuvre culte, le chef d'œuvre des chefs d'œuvres et accessoirement le meilleur film de son auteur, le génial Tim Burton. Sortit en 1991 le film raconte les mésaventures d'Edward, un homme conçu par un inventeur un petit peu fou fou, qui a des ciseaux à la place des mains et qui vit reclus dans le château d'une petite bourgade sans histoire. Mais quand une représentante en cosmétique va l'accueillir chez elle, le bougre va découvrir un monde qu'il ne connait pas.
Tim Burton dépeint avec ce film une Américan Way of life fort peut sympathique. Commérage, racisme, égoïsme, métro boulot dodo et nous montre avec une justesse rare que les gens qui ne rentrent pas dans des cases pré-établies sont contraints à la solitude. Mais ce qui intéresse avant tout Burton c'est son personnage principal qu'il nous présente d'entrée comme un monstre mais pour qui on a tout de suite de l'empathie. Sa relation amoureuse avec le personnage de Winona Ryder est peut être simple certes mais elle est surtout touchante. Mêlant avec une maitrise sensationnelle, comédie, drame existentialiste, peinture féroce de l'Amérique et fantastique, le père Burton nous livre là un pur chef d'œuvre qui en fera pleurer plus d'un dans un final déchirant et crépusculaire. Mais il ne faut non plus oublier que le réalisateur est aussi un grand poète qui sait nous gratifier de scène d'une poésie rare comme la danse sous les flocons de neige. Retrouvant par moment la pureté du cinéma muet, les regards et les gestes comptant plus que les mots, Edward aux mains d'argent est un très grand film qu'il faut impérativement voir.
Portée par l'interprétation très sobre d'un Johnny Deep tout droit sortit de 21 Jump street, du charme enchanteur de Winona Ryder et de la présence en caméo de luxe de l'immense Vincent Price, qui fut dans les années 50 l'un des maitres du cinéma d'horreur gothique, dans le rôle de l'inventeur, le tout accompagnée d'une des plus belle musique de film de toute l'histoire, composée par cet autre génie qu'est Danny Elfman. Edward aux mains d'argent est, je le répète, un chef d’œuvre ultime et définitif à voir tout affaire cessante.