Bon sang que c'est mauvais... Pendant 1h30, Effraction recycle les procédés de films déjà vus et bien meilleurs tels que Panic Room ou encore Otage. Schumacher, dont on ne présente plus les ratages cinématographiques, nous pond un film de braquage sans surprise, accumulant les invraisemblances, et se paie même le luxe de plagier le long métrage de Florent Emilio Siri (on fait tout brûler, ça va plus vite).
La seule satisfaction restera encore Liana Liberato, découverte dans Trust et toujours aussi juste et impliquée. Personnage quasi secondaire, elle représente pourtant l'unique attraction d'Effraction et maintient à elle seule le peu d'intérêt que représente le film. C'est dire si le reste est insignifiant...
Pour le reste, donc, c'est du grand guignolesque, entre retournements de situation foireux, dialogues ringards, et acteurs qui surjouent. Tout sonne faux, si bien qu'on ne croit jamais à l'histoire (les flashbacks sont franchement ridicules). Le réalisateur ne fait que brasser du vide, et on a la malheureusement impression qu'il ne sait plus quoi raconter au bout de 30 minutes, le reste n'étant que du remplissage.
La mise en scène est profondément ratée, puisque Joel ne tire jamais profit de cette grande demeure, à l'inverse de Fincher dans Panic Room qui parvenait presque à nous rendre claustrophobe. Ici, on reste dans une seule pièce sur la majeure partie du film, devant le coffre fort, et l'histoire fonctionne uniquement à base d'intimidations (pistolet sur la tempe) et de contre-arguments (pour faire gagner du temps). Ça tourne en rond rapidement, les idées s'épuisant petit à petit.
Avec sa nouvelle tronche de plus à son actif, Nicolas Cage est toujours autant bankable, avec son jeu d'acteur qui sombre une nouvelle fois dans le cabotinage. Un rôle qui lui sied à merveille et qui colle parfaitement à cette bouse.
Par contre je me demande encore ce qu'est venue foutre Kidman dans cette mascarade, à part peut-être pour renflouer son porte-monnaie (et oui, c'est la crise même pour les acteurs visiblement).
Et enfin, évoquons les méchants, qui ne nous épargnent rien, tous aussi cons les uns que les autres, et jamais inquiétants. C'est marrant, car ils ne sont pas crédibles pour un sou, ne réfléchissent à rien, tirent des ficelles aussi grosses que des cordes, mais pourtant ils ont pensé à des détails aussi pointilleux tels que mettre des morceaux de scotch noir sur chaque doigt de leur main pour éviter les empreintes. Ridicule...
Sans surprise, au vu du nom du réalisateur et celui de l'acteur principal, Effraction est un film raté de bout en bout, et permet de rajouter une ligne de plus sur le CV de Shumacher/Cage, catégorie "Gros étrons". Affligeant.