Alors qu'il enchaîne les grosses productions, essuyant au passage quelques échecs critiques et commerciaux, Nicolas Cage retrouve le réalisateur Joel Schumacher douze ans après 8mm pour un nouveau thriller, cette fois-ci bien inspiré de Panic Room, Otage ou encore et surtout l'excellent Kidnappés de Miguel Ángel Vivas. Avec Nicole Kidman qui s'ajoute au casting et un pitch pour le moins intéressant à défaut d'être original, on était en droit de s'attendre à un bon petit thriller en huis-clos, étouffant et bien mené. Pensez-vous...
Le film ayant été lynché de toutes parts, retiré de l'affiche quinze jours après sa sortie cinéma et propulsé en DVD sans état d'âme, on commençait à douter de ces multiples retrouvailles (Kidman avait déjà travaillé avec Schumacher sur Batman Forever). Bingo ! Effraction est une prise d'otages chiante à mourir où les personnages sont soit sous-exploités soit victimes de personnalités caricaturales au bord du grotesque, enchainant des dialogues répétitifs et un manque total de conviction. Ainsi, quand Nicolas Cage se fout royalement de son rôle et touche son chèque, Nicole Kidman s'avère ridicule tandis que le reste du casting ne brille pas non plus de ses compétences.
Le scénario met du temps à démarrer, stagne et ennuie, Schumacher n'arrivant clairement pas à instaurer une quelconque ambiance à son huis-clos censé être étouffant. Ça se ment à tous les recoins. Ça court dans la maison. Ça se fait rattraper, frapper, insulter. Ça se rappelle beaucoup de détails dévoilés sous forme de flashbacks ringards et ça part souvent en biberine pour revenir à chaque fois au point de départ, le must restant à la fin où "l'affrontement final" nous réserve une bonne grosse dose de rebondissements tous plus hilarants les uns que les autres. Effraction va donc naturellement droit dans le mur et ce, malgré la réputation de ses acteurs et réalisateur qui, une fois de plus, sombre dans l'échec. On pourrait dire 'dommage' mais ça ne serait que se répéter...