Effroyables jardins par Wakapou
Aah, « Effroyables jardins »... un bon vieux souvenir d'enfance (oui, mon enfance était un peu étrange). Bref, retombant par hasard sur le DvD, le traître sentiment que tout cinéphile a au moins éprouvé une fois s'immisce en moi : celui de revoir un film qu'on a tant aimé, mais un peu oublié.
Et cela n'a pas raté. Grosse, grosse déception ; j'ai perdu mes yeux d'enfant et les larges ficelles du scénario me laissent pantois maintenant que je les aperçois... c'est un peu mièvre, un peu larmoyant, et Thierry Lhermitte est assez mauvais. Point.
Oui, mais voilà, justement, pas « point ». Les dernières minutes du générique me révèlent que toute cette supercherie a été commise par Jean Becker, et j'y vois un peu plus clair...
Alors, que sont ces « effroyables jardins » ? Un film artificiel, poussé et tiré par une intrigue assez binaire, certes ; mais on s'en fiche un petit peu des détails. Tout le film se dirige vers un instant d'humanité, vers les choix de nos gaillards, vers leur bravoure. Et cela seul importe.
Les cadrages resserrés, les larmes en gros plan, la lourde musique-qui-vous-déchire-le-cœur, c'est du menu-fretin, vous pouvez l'oublier.
Le rire de Villeret, le regard de Dussollier, et Félix ligoté face aux fusils... juste pour cela, Jean Becker, je te pardonne tout le reste.
Pas un grand film. Mais il vaut le détour.