Nouvelle perle argentine.
La bande-annonce annonçait la couleur: nous allions avoir une version du Parrain mélangée aux Affranchis, le tout à la sauce Almodovar-Argentine (tel les nouveaux sauvages). Et c'est effectivement le cas.
Nous suivons Arquimedes, d'un côté patriarche parfait chérissant sa famille et jurant de la protéger à n'importe quel prix, de l'autre criminel de première instance kidnappant ses ennemis et forçant ses fils à participer aux rapts, bien malgré eux. Et l'aîné, Alejandro, destiné à être une future star des Pumas, l'équipe nationale de rugby, est bien décidé à vivre une vie normale. Bien difficile quand on a un tel héritage familial.
L'aspect politique joue un très gros rôle: corruption et dictature faisait l'actualité du pays sud-américain durant les années 1970-1980 (le récit débute chronologiquement en 1979) avec la même maestria que Dans ses yeux.
Mais ce qui frappe, c'est la chirurgicale étude de mœurs qui est proposée sur les comportements de chacun. Et deux acteurs en particulier méritent une mention brillante: Guillermo Francella est monstrueux dans tous les sens du terme et rappelle fortement Brando-Corleone (notamment sur une séquence marquante avec Alejandro). Et Peter Lanzani est génial, nous faisant totalement ressentir l'empathie pour son personnage, jusqu'à sa dernière scène qui vaut le détour.
A recommander vivement...