Entre un western classique et un western Zapata, entre une comédie et une parodie, il y a une nette différence. Il n’y a pas d’indiens dans le western Zapata et pas de révolutionnaires mexicains dans le western classique ; pas tellement d’enjeux dramatiques dans la parodie et pas de délires trop irréalistes dans la comédie.
Et là, très clairement, au lieu d’avoir le meilleur des deux mondes, on a le cul entre deux selles. C’est un peu comme si les scénaristes n’en avaient rien à cirer de la vraisemblance et s’étaient contentés d’enchainer des scènes qui leur paraissaient « cools » n’importe comment. Par exemple :
- La scène au début où le polack et les mexicains se font bombarder. Ils chargent l’armée ennemie avec la jeep sans se faire tirer dessus alors qu’il y a plein de cavaliers autour.
- Le combat de « boue », inutile et parait sorti d’un autre film.
- La procession et la scène dans le train, où tout se passe trop facilement et trop rapidement. Pas de préparatifs, pas de morts chez les gentils, pas d'enjeux (où en est la révolution ?). Le réalisateur s'amuse comme un gosse au détriment du naturel de l'intrigue.
- Paco est transformé de façon beaucoup trop abrupte en clown (il abandonne sa femme et sa cause). Et le polack a joué les anges gardiens à le surveiller pendant tout ce temps ?!
- On a l’impression qu’il y a plusieurs fins que les auteurs n’ont pas su choisir : le duel dans l’arène puis les retournements de situations en série lourdingues et irréalistes.
Les personnages aussi clochent pas mal :
- Les motivations des mexicains et Paco oscillent entre l’appât du gain et les ambitions révolutionnaires de façon assez inconstante selon les besoins de la scène en question.
- Jack Palance « le bouclé » est introduit comme antagoniste de façon trop forcée dans le saloon. Pourquoi tuer le tricheur avec un râteau (sans conséquence) ? Qu’est-ce que l’armée en a à faire de ses services ? Qu’est-ce qu’il fout avec son costard à fleur immaculé en pleine campagne militaire ?
- A quoi sert le polack, à part monter une mitrailleuse ? En quoi est-il si indispensable ? Et s'il est si malin, pourquoi se mettre à dos les mexicains de façon aussi grossière (la scène de la douche, qui rappelle Blondin qui crève de soif dans Le Bon la Brute et le truand). Les hommages ça va bien cinq minutes si c’est pour faire n’importe quoi dans la surenchère.
Plus le film avance, plus on part dans toutes les directions, et moins on y croit.
Comme dirait Victor Hugo : N’imitez rien ni personne. Un Leone qui copie un Leone devient un singe. Ou plutôt un clown, à l’instar du protagoniste.