Je m'attendais à un long clip à tendance arty, et si en effet le film tend vers l'arty-contemplatif, on est pas dans le clip, ni non plus dans la promo du produit musical. Alors oui, les Daft Punk creusent, comme pour le reste de leurs créations, les mêmes sillons à base d'imagerie vaguement 70-80 réactualisé, et du trouble autour de l'identité. Pour le côté vintage/référentiel, c'est tout bon, parce que le filmage est assez classe, et qu'on peut jouer au jeu des références (le filmage amoureux de la Ferrari roulant dans le désert évoque du road-movie façon Vanishing Point, la salle d'opération d'un blanc éblouissant rappelle directement THX 1138, et on pense aussi pêle-mêle à plein d'autre trucs, comme La Cicatrice Intérieure , Zabriskie Point, Gerry, et ne me demandez pas pourquoi, mais j'ai aussi pensé au Nosferatu d'Herzog à un moment).
Mais ce qui est du trouble identitaire, ça pèche un peu. Parce que hormis la multiplication des masques de robots, on a la seule péripétie qui tient lieu de scénario au film: deux robot voulant être humain. Et si ce concept a déjà donné de (très) belles choses, les Daft ne le creuse jamais, n'en font rien.
Bref, c'est beau mais un peu creux, et du coup, c'est bien que ça ne dure qu'une petite heure.