Film incommodant dès son début, le réalisateur nous dévoile progressivement cet homme disproportionné, ayant l'apparence d'une bête aux yeux de la foule et du spectateur.
Mais alors que ce Monsieur Merrick commence-t-il seulement à parler, et à dévoiler sa délicatesse, sa gentillesse, et sa bienséance, notre avis préalable explose en mille morceaux, et nous ressentons dès lors une grande affection pour ce personnage à l'aspect odieux. La curiosité fait place à l'horreur, puis la surprise, et enfin l'affection. Je ne l'aurai pas cru !
Pour ma part, je pense que ce film dénonce la bêtise humaine, la bêtise de la foule, le fait d'être différent dans un monde normal, l'envi de s'approprier cette bête de foire (premièrement Bytes, puis notre cher médecin, qui au départ, est lui aussi intéressé pour briller devant ses congénères, mais qui se fait ensuite rattraper par son empathie qui le caractérise, pour le plus grand bien du spectateur, puis la célèbre actrice qui aurait pu, je l'eu espéré, laisser John Merrick apprécier le spectacle de fin sans annoncer sa présence à la foule, et en le mettant ainsi sur le devant de la scène).
Il y a là donc différentes formes d'intérêts de se rapprocher de John Merrick, qui sont les miroirs des caractères différents des personnages, mais ou un intérêt commun est partagé (devenir célèbre/gagner de l'argent, en exhibant cet "homme-éléphant"). Mais seul le médecin semble réellement concerné par le bien être de son patient.
Un noir et blanc bien ficelé, montrant aussi l’exubérance de l'époque, ou la foule cherche effectivement du divertissement, probablement pour sortir de la vie difficile de cette période d'industrialisation.
Une très belle illustration des comportements humains, qui n'ont pas fondamentalement changés 40 ans après.