Elle et lui
7.5
Elle et lui

Film de Leo McCarey (1957)

A bord d’un paquebot en croisière, Terry McKay (Deborah Kerr) rencontre le séduisant Nicky Ferrante (Cary Grant), et comme dans toute histoire d’amour, ils tombent follement amoureux. Mais comme dans toute histoire d’amour, leur relation semble impossible, puisque chacun est déjà promis à un autre. Ils se donnent pourtant rendez-vous six mois après, au sommet de l’Empire State Building, afin de vérifier la solidité de leur amour. Mais une épreuve cruelle va être la cause d’un immense malentendu…


Remake d’un film antérieur de Leo McCarey avec Charles Boyer et Irene Dunne, cette version de 1957 ne souffre en rien de la comparaison avec son aînée. Ce serait en effet sans compter sur le charme sans faille des interprètes principaux, d’un Cary Grant irrésistible à une subtile autant qu’éblouissante Deborah Kerr. Mais il faut bien sûr ajouter à ce couple de légende un troisième personnage, sans qui, peut-être, rien de tout cela ne serait arrivé : la grand-mère de Nicky, incarnée par Cathleen Nesbitt tout en délicatesse.
C’est en effet elle qui joue le rôle le plus important du film, puisque c’est elle qui offrira à Nicky l’occasion d’assister au saisissant spectacle de Terry en pleine prière dans sa chapelle privée, spectacle qui restera gravé à ce point dans l’esprit de Nicky qu’il en fera sa meilleure peinture. Car si Elle et lui est une formidable histoire d’amour, c’est aussi une belle histoire de foi, et c’est la foi - catholique - de la grand-mère, qui permettra à la relation entre Nicky et Terry de s’affirmer, et même de se concrétiser. En effet, l’importance du châle en dentelle, cadeau posthume fait par la grand-mère à Terry et dont Nicky se fait le messager, dans la poignante scène finale, incarne bel et bien la présence de la grand-mère qui s’est faite l’artisan d’un amour pur, d’un amour sans faille, qui finira par triompher de toutes les épreuves et les malentendus.
La mort de cette grand-mère aimante, véritable ange au sens propre comme au figuré, puisque c’est une fois arrivée au Ciel - on peut l’imaginer - que son action pourra devenir véritablement efficace, c’est un sacrifice qu’elle accepte pleinement, car c’est sa mort seule qui peut réunir ces deux êtres séparés par la dure épreuve que doit subir Terry. Et ce sacrifice, qui voit la réunion de deux amants qui s’aiment de la manière la plus pure, portera ses fruits, puisque le film se termine sur une phrase de Deborah Kerr qui révèle toute la foi qui envahit cette dernière, et avec elle Nicky, bien forcé d’admettre que les miracles existent. Leurs retrouvailles n’en est-elle pas un ?
Mais s’il faut chercher un miracle, c’est bien dans la vision d’un tel fleuron du cinéma romantique qu’il faut le trouver. Car peu de films auront réussi à surmonter ainsi leurs longueurs et facilités scénaristiques pour faire vibrer à ce point une romance finalement assez banale, mais que la réalisation de Leo McCarey parvient à transcender et à restituer dans toute son âme, toute sa noblesse et toute sa grâce.

Tonto
8
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le 27 oct. 2016

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Tonto

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