Je ne connaissais le personnage d'Elvira que de vue (il faut bien dire que sa tenue vertigineuse sait attirer l’œil masculin...). Je ne savais donc pas vraiment à quoi m'attendre, craignant de la boobsploitation sans intérêt. Heureusement, "Elvira: Mistress of the Dark" est bien plus intelligent.
Pour ceux qui comme moi était peu familier avec son univers : Elvira est un personnage d'animatrice, qui présentait des séries B d'horreur et de SF dans une émission à grand succès dans les années 80. Nulle doute qu'elle devait élever les sens de son public adolescent américain !
Son interprète, Cassandra Peterson, décida de faire un film dérivé. Elle incarne ici à nouveau Elvira, imaginant que celle-ci est réelle, et licenciée de son show pour avoir refusé les avances d'un patron libidineux. Elvira décide de se rendre à Las Vegas pour monter un spectacle, mais en passant elle devra faire un arrêt dans une petite ville paumée très conservatrice...
Rapidement, l'ensemble s'avère être une comédie très plaisante. En grande partie grâce à Cassandra Peterson, pétillante en gothique exubérante droite dans ses bottes, qui a toujours des bons mots et n'hésite pas à aligner les références sexualisées avec malice.
Loin d'être une potiche, Elvira est un personnage féminin finalement fort et très moderne. Pour la paraphraser, ce n'est pas parce qu'elle choisit de se vêtir comme un objet sexuel qu'elle en est un. Et on la verra régulièrement repousser les obsédés tout en s'amusant avec ses formes généreuses.
Elle tiendra tête au puritanisme d'une communauté qui en prend pour son grade, entre des femmes harpies, et des hommes benêts et pervers. L'Amérique pudibonde en prend ainsi pour son grade... à l'exception peut-être de la religion, épargnée par le scénario.
De bons dialogues, quelques idées bien barrées, et une ambiance relaxée font de "Elvira: Mistress of the Dark" une comédie toute à fait sympathique, qui n'a pas trop vieilli.