C’est par Elvis PRESLEY que tout a commencé. Je parle du rock, à une époque où les noirs avaient déjà posé les jalons. Le 5 juillet 1954, la séance d’enregistrement de That’s All Right Mama – avec son mélange de rhythm’n blues et de country – est considérée comme l’évènement fondateur du rock’n’roll.
Il fallait bien un réalisateur ambitieux comme Baz LUHRMANN pour s’attaquer à un tel mythe. Sa mise-en scène virtuose est malheureusement gâchée par un montage syncopé (aucun plan ne dépasse 5 secondes) au détriment des émotions. Je comprends qu’il veuille donner du rythme au film, mais cela m’a fatigué.
C’est dommage car le fait de raconter la carrière du King par le prisme de son imprésario sans scrupule était une excellente idée. Le Colonel PARKER – promoteur d’Elvis – se révèle finalement comme un parfait antagoniste du héros.
Mais ce long-métrage n’aurait pas fonctionné sans un acteur capable d’incarner un tel monument de la culture populaire, et Austin BUTLER est tout à fait à la hauteur. Son look, sa voix, son jeu parviennent à faire oublier qu’il n’est pas Elvis PRESLEY. C’est le principal atout du film.
Malgré cela, Elvis me laisse insatisfait à cause – comme je l’ai dit – d’un montage particulièrement serré. Un film se construit en 3 étapes : l’écriture, le tournage et enfin le montage. Ce dernier peut tout gâcher et malgré ses qualités, la réalisation de Baz LUHRMANN pêche à ce niveau-là.
Autre bémol, on n’entend pas assez de versions originales des chansons de PRESLEY. Le réalisateur de Moulin Rouge ne peut pas s’empêcher d’actualiser les musiques de ses longs-métrages… Certes il s’agit d’un biopic, mais avec un film de 2h40 je m’attendais à ce que le répertoire du King soit mieux exploité.
En conclusion, la déception n’est pas loin et même si je ne me suis pas ennuyé, Elvis me laisse un sentiment de frustration.