Le toujours impérial Roschdy Zem marche dans les pas de Scott Glenn chez Eli Chouraqui et de Denzel Washington chez Tony Scott, dans cette relecture moderne de ''Man on Fire'', réalisée par Florent-Emilio Siri ("Nid de guêpes", "L'Ennemi Intime"). Nous suivons Elyas (le prénom titre du film), un ancien soldat des forces spéciales à la posture post-traumatique. Il devient le garde du corps de Nour (Jeanne Michel), 13 ans et d'Amina (Laëtitia Eïdo), sa mère. Les deux femmes ont dû fuir le Moyen-Orient où un mariage arrangé devait lier la jeune Nour à un ami de son père. D'abord réticent, Elyas - sous l'impulsion de Yann (Dimitri Storoge), un ancien compagnon d'armes à la tête d'une armée privée - accepte le rôle de chaperon jusqu'au moment où tout bascule, lorsqu'un commando fait irruption dans la propriété. De facture plutôt classique dans la forme, "Elyas" n'en reste pas moins un intense film d'action chorégraphié au millimètre par un spécialiste du genre, mais pas seulement. Au-delà des impressionnantes scènes de gunfights, le long-métrage pose un regard critique sur la place de la femme dans certaines régions du monde, un regard à charge sur des pratiques certes ancestrales, mais néanmoins archaïques, dénoncées par le cinéaste et ses scénaristes. En bref, des situations qui n'émeuvent pas ou peu nos grandes féministes françaises donneuses de leçon dont l'indignation est à géométrie variable !