Après l'estimé "District 9", son premier long-métrage tourné sans trop de moyens, le sud-africain Neil Blomkamp est cornaqué par Hollywood et bénéficie cette fois d'un budget conséquent pour réaliser "Elysium", son deuxième film.
Le jeune cinéaste signe hélas un blockbuster sans âme, qui reprend les grandes lignes de son film précédent dans une version calibrée pour le plus grand nombre, dans la veine SF post-apocalyptique qu'il semble affectionner.
Si les effets spéciaux sont effectivement spectaculaires, grâce notamment aux moyens de la production, "Elysium" déçoit dans tous les autres domaines, à commencer par un propos superficiel, une trame scénaristique faiblarde et une caractérisation minimale des personnages.
Difficile de faire plus stéréotypé et manichéen que ce héros droit et courageux incarné par Matt Damon, cette jeune maman qui lutte pour la survie de sa fille leucémique, et à l'opposé cette ministre cynique qui méprise les pauvres, campée par une Jodie Foster grimaçante.
On a également droit au vilain mercenaire badass et taré (Sharlto Copley, qui fait de la peine), au méchant capitaliste cruel (William Fichtner, pas mieux), le seul personnage un peu ambigu étant celui joué par le brésilien Wagner Moura, à la fois trafiquant et hacker, si j'ai bien tout compris...
Difficile dans ces conditions de prendre au sérieux le propos écologique et politique du film, pourtant pertinent, mais trop caricatural pour être honnête.
Au final, malgré des qualités formelles indéniables et quelques audaces inhabituelles (la scène où Matt Damon refuse de s'attendrir face à la gamine, par exemple), "Elysium" ne m'aura guère convaincu, puisqu'il s'apparente malheureusement à la masse de blockbusters d'action SF qui pullulent sur les écrans depuis trop longtemps. Très convenu et à peine divertissant.