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Jacques Audiard est sans conteste l'une des valeurs sûres du paysage cinématographique français depuis près de 30 ans. Et il nous le prouve une nouvelle fois avec ce 10e long-métrage, osé et assez ovniesque.


Récompensé par le Prix du Jury au dernier Festival de Cannes, Audiard fait s'y combiner 2 genres qui, en temps normal, auraient bien du mal à coexister ensemble : le mélodrame musical et le film noir.


Un parti-pris qui, dans l'esprit, m'a un peu rappelé ce qu'avait pu faire Leos Carax sur son «Annette», et que j'ai accepté et intégré très rapidement.


Une sorte de ballet opératique, baignée dans une mise en scène clair-obscur et hypnotisante, tantôt virevoltante, tantôt intimiste, et ancrée dans la réalité brute des cartels mexicains.

Une fable émancipatrice, dépeignant des trajectoires de femmes, victimes et/ou maîtresses de leur destin (changer d'identité ne veut pas dire que le passé disparaît pour autant), voulant disposer de leur corps comme de leur vie, et faisant retentir leur voix, entre désir et rédemption, entre colère et espoir.


Une œuvre lyrique, à l'intérieure de laquelle brille un casting féminin particulièrement impliqué et talentueux (mentions spéciales à Zoe Saldana et Karla Sofia Gascon), et récompensé à juste titre par un Prix d'interprétation chorale bien méritée.


Composé de séquences musicales très bien intégrées au récit, moment suspendus qui forment à mes yeux ses parties les plus mémorables et réussies, un film "transgenres" singulier et poétique, emprunt d'une énergie peu commune, dont la seconde moitié perd un petit peu en rythme, et dont la bascule finale et ce qui s'ensuit s'avère malheureusement un peu expéditif et un peu moins prenant que le reste du film.


Mais franchement, malgré ces quelques défauts, je ne peux qu'avoir du respect devant ce genre de proposition audacieuse, l'une des plus originales à être sortie cette année. 7,5/10.

Raphoucinevore
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le 29 août 2024

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