Patchwork stylistique mal raccommodé avec des passages chantés et chorégraphiés franchement inutiles, qui prêtent souvent à sourire par gêne, et qui cassent le déroulé du film plus qu'autre chose.


À l'image de toutes les localisations qui sont annoncées en capitales, tout est dit et expliqué en gros et en gras dans ce film. Typique des réalisations où il n'y a rien à dire ou à révéler : l'audience est sans doute idiotement prête à avaler tout cuit l'explicite.


Tout cela ne suffit pas à agrémenter un propos très caricatural sur l'ensemble des sujets binaires déjà mille fois plus sublimement traités ailleurs (le bien le mal, la femme le mâle, le crime la rédemption, le pardon la vengeance, la promesse le reniement).


Un propos servi par des personnages exubérants mais profonds comme des flaques d'eau. Ces derniers sont pourtant joués par de bons acteurs dont on voit bien qu'ils tournent en rond très vite faute d'épaisseur dans le scénario. L'intrigue est morbide à souhait, interminable, cousue d'un fil blanc qui n'est pas du tout celui de l'espoir ou de la tolérance comme beaucoup de critiques le laissent à penser.


Il n'y a dans ce film pas de pensée sur la justice des hommes ni même personnelle (une avocate vendue et corrompue, l'égoïsme tout puissant de tous les personnages sans exception).

Ni sur la société et ses corps, par exemple sur la police (réduite au misérabilisme sur deux plans de 10 secondes histoire de se donner in extremis bonne conscience probablement).

Ni sur l'humanité en tant que groupe ou dans son intimité : le drame de milliers de Mexicains, le transsexualisme, l'identité de genre, sont pris conjointement comme faire-valoir de criminels au dernier degrés que la réalisation fait passer pour des victimes de la vie ou des papas-gâteaux.


Le tout servi avec de grosses louches émotionnelles bien dégoulinantes et bien convenues par-dessus (les enfants, les petites gens, les politiciens corrompus…).


Pour l'intelligence cinématographique et celle due au public, on repassera.

XavierParis
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le 22 août 2024

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XavierParis

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