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Au-delà du politiquement correct et du matraquage idéologique, c'est drôle de voir que les oeuvres woke ont toutes un point commun : la laideur. Dieu, qu'Emilia Perez est un film laid ! C'est un impératif du cahier des charges, ça ?

C'est une comédie musicale, ça se passe au Mexique, il y a même des couleurs sur l'affiche, et tout est grisâtre, morne et sombre. Evidemment que je ne m'attends pas à avoir l'exubérance flashy d'un Gene Kelly dans un film aussi dépressif, mais tout de même, le travail de la colorimétrie, c'était en option ?


Sinon, que dire ? Je vous jure, j'ai régulièrement mis en arrière le film pour vérifier que je venais bien d'entendre le dialogue que je venais d'entendre. Les répliques parlées, je sais pas, mais alors, les répliques chantées, j'ai rarement vu un film atteindre des lignes de dialogues aussi grotesques...

Déjà, les chansons, parlons-en en général. Si vous connaissez ces expressions populaires qui évoquent un cheveu sur la soupe ou un chien dans un jeu de quilles, je crois qu'on en a l'illustration parfaite. Elles arrivent toujours sans prévenir, à un moment qui s'en passait très bien, et elles se déroulent dans l'insipidité la plus totale. Aucune mélodie ne marque vraiment (même s'il y a quelques ébauches de thème réussies), les paroles sont d'une idiotie sans bornes, les chanteurs sont pas toujours exceptionnels (je suis désolé, mais la voix de l'acteur trans est pas absolument dingue, hein). Et puis les chorégraphies... C'est vraiment le culte de la laideur de A à Z, vraiment, rien à sauver.

On ne tire jamais rien de ces séquences chantées, sauf que Jacques Audiard est aussi familier avec le concept de comédie musicale que moi avec celui de vaginoplastie. Sérieux, le pauvre n'a aucune idée de comment on filme une comédie musicale, c'est honteux ! Hormis, peut-être, la scène où Zoe Saldana danse au milieu du banquet, on pourrait croire que la mise en scène est signée Thomas Jolly. L'enfer, quoi.


Si, encore, il y avait une histoire intéressante. Mais non. J'aurais dû écrire avant le film sur un bout de papier tout ce que je m'attendais à y voir et toutes les péripéties que contiendrait le scénario, je crois que j'aurais eu un taux de réussite entre 90 et 100 %. Tout ça est tellement basique, sans originalité, et d'une fadeur... Bien sûr, on n'est pas obligé de toujours écrire le scénario le plus original du monde pour faire un bon film. De là à enchaîner tous les poncifs du genre, en choisissant toujours la direction la plus évidente pour son scénario...

Bref, impossible de comprendre ce qui a pu motiver un réalisateur pourtant aguerri (a priori, c'est son premier film que je vois) à écrire et réaliser une bouse pareille. Qu'essaye-t-il de nous dire ? Que les trans souffrent toujours autant après leur transition pour pouvoir être heureux ? Non ? Ah merde, il va sérieusement falloir revoir la pédagogie, là...


Bref, alors pourquoi avoir préféré au prévisible 1/10 ce miraculeux 3 ?

Probablement grâce au talent conjugué de Zoe Saldana, Selena Gomez (ma pauvre Mabel, quel traitement, ils t'ont infligé !) et Karla Sofía Gascón, qui tirent toute leur épingle du jeu à un moment ou à un autre.

Et peut-être aussi parce que malgré toute la mauvaise volonté qu'il y met, malgré le traitement qu'il inflige à ma Mabel préférée (promis, Selena, j'oublierai ça le plus vite possible), et malgré son étrange frénésie à enfoncer toutes les portes ouvertes qui s'ouvrent à lui, Jacques Audiard ne sait pas totalement effacer le talent qui semble être le sien.

Parce que si je n'ai aucune idée du message que le film essaye de véhiculer, la seule chose qui est claire, c'est que dans Emilia Perez, il y a une vraie envie de cinéma.

Encore aurait-il fallu l'assouvir.

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le 15 nov. 2024

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Tonto

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