Manistas de la b...Ah bah non.

Ce film regorge de clichés, ce qui est particulièrement ironique pour une œuvre censée aborder la crise identitaire et dénoncer les stéréotypes. Bien que mettre en lumière les groupes marginalisés ou mal compris soit une cause louable, le faire en exacerbant des caricatures démontre un manque de sincérité, de compréhension et d’empathie. Cela donne l’impression qu’Audiard s’est approprié cette cause non pas pour la servir, mais pour servir ses propres ambitions artistiques ou commerciales.

La représentation du Mexique comme un pays systématiquement gangrené par le narcotrafic, les disparitions et la violence est non seulement dépassée, mais aussi paresseuse. Des films comme Sicario ou Narcos représentent déjà le Mexique de manière hyper centrée sur la violence, les cartels et le chaos social. Ces représentations deviennent fatigantes, car elles réduisent un pays riche culturellement à ses problèmes criminels.

Ensuite, l'idée qu’un homme, après être devenu une femme, adopte soudainement un rôle maternel et doux pour aider les peuples opprimés est un stéréotype absurde. Cela insinue qu’aider les autres est intrinsèquement lié à la féminité, renforçant une vision conservatrice et dépassée du rôle des femmes. Cela rappelle des récits stéréotypés où les femmes sont toujours vues comme des figures maternelles et nourricières (par exemple, dans Erin Brockovich ou Mother!). Cela invisibilise la diversité des expériences féminines.

Les clichés ne s'arrêtent pas là : l'avocate qui aide un homme à sortir de prison alors qu'il a frappé une femme – encore une figure ultra-caricaturale. Puis, les dialogues abordent les menstruations dès les premières minutes, comme si cela résumait l’expérience de la féminité, ce qui est réducteur.

La comédie musicale semble n’être qu’un artifice pour dissimuler un scénario digne d’une Telenovela ou comme Les Feux de l’amour. Cela pose une question : est-ce tout ce que les films traitant d’identité peuvent offrir ? Un récit simpliste et bâclé, dépourvu de profondeur ou d’originalité ? Je ne pense pas, non.

Bref, on a l’impression qu’Audiard a rempli le "CERFA" pour séduire un certain public (woke), mais tout cela manque cruellement de sincérité et d’intelligence émotionnelle. Il l'a fait pour la cause ?