High Cruel Musical
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Quel chemin a parcouru Audiard depuis ses premiers succès ! Sur mes lèvres, De battre mon cœur s’est arrêté, Un prophète bien sûr. Quel virage à 180 degrés, qui lui a permis de se diversifier, certes, mais qui lui a fait perdre de son authenticité. Il semble bien qu’Audiard, obsédé par Cannes, cherche à tout prix à rentrer dans la tête du jury, embrasser ses idées politiques et esthétiques du moment, afin d’en obtenir les grâces. Un sens de l’opportunisme et de la tendance marque sans conteste certains de ses choix récents, comme ici : actrice trans, théorie du genre, violence faites aux femmes – vague meetoo et droits LGTBQ – en plein dans le mille.
L’idée de base semble d’ailleurs fort grotesque, ridicule et repoussante - insultante même pour certains - les concernés surtout (les narco-trafiquants, qui pourraient bien loger une balle dans la tête d’Audiard pour se venger de l’offense, les Mexicains, sous-représentés dans le film alors que l’action devrait s’y dérouler, représentés par des danseurs Français avec un accent à couper au couteau). Néanmoins, par la magie du cinéma et surtout grâce à la précieuse collaboration des scénaristes Thomas Bidegain et Léa Mysius, le film ne sombre jamais dans l’insupportable. L’impulsion narrative, l’inassouvible soif d’action et d’évènements, la fluidité, rappelant les séries, à l’image de son dernier Les Olympiades, nous entraîne dans un monde bigarré, saugrenu, étonnant, dont l’invraisemblance, pourtant criante, devient acceptable. Le mélange des genres les plus divers et repoussants forme un amalgame cohérent. Certes les acteurs sont globalement mauvais (la palme allant à Selena Gomez, vraiment nulle), la chirurgie morale totalement artificielle et la réflexion assez simplette et manichéenne ; pourtant, le moment cinématographique a lieu.
6,5/10
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il y a 3 jours
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