Hearts and darkness
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Voici donc un mélodrame ambitieux.
Il y a du nom qui claque : Mendes aux manettes, Deakins à la photo, Reznor à la musique…
On sent que le produit est taillé pour chasser la statuette dorée.
Pour commencer, reconnaissons ce qu’il y a de bien : la photo d’abord, magnifique. Et l’interprétation toujours convaincante d’Olivia Colman.
Mais si tu te contentes d’enfiler les belles images, tu peux éventuellement faire un docu chez National Geographic. Or, le cinéma c’est d’abord raconter une histoire, non ?
Alors parlons en de l’histoire.
Pour ne pas en faire des tartines, je passe sur l’empilement des thématiques lacrymogènes qui auraient, pour chacune d’entre elles, mérité un film complet : racisme, maladie mentale, amour trans-générationnel, amour inter-racial etc… Dans la vie, il faut savoir choisir.
Je passe également sur quelques faits non crédibles avec, par exemple, le pigeon qui s’envole sitôt son attelle retirée. Aller... on dira que c’est de la poésie.
Mais tout le film est plombé par la romance entre Olivia Colman et Micheal Ward. On en a vu des histoires d’amour à « contre-courant » et de bien meilleures : Sur la route de Madison, In the mood for Love, Nelly et M.Arnaud, Je l’aimais…. Il faut que ça prenne son temps, dans la subtilité.
Or, ici on part de très très loin : lui jeune, beau, noir….elle mûre, pas spécialement bombasse, blanche et pétée du casque de surcroît. Et… ça pécho au bout de 3 scènes. On y croit tout simplement pas.
Finalement, le personnage le plus attachant est ce cinéma désuet dans lequel Toby Jones a le droit à son moment Cinema Paradisio.
Cet « Empire of light » n’est pas digne du cinéma auquel Sam Mendes souhaite rendre hommage.
Créée
le 19 sept. 2024
Critique lue 8 fois
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