Quelle plus belle vision que celle de Virginie Efira sur grand écran pour démarrer l'année ? D'autant que si je ne l'ai malheureusement (ou heureusement, du coup) pas lu, « En attendant Bojangles » est doté d'une belle réputation. Et je dois avouer être légèrement partagé. D'un côté, il y a quelque chose de vraiment touchant à voir ce couple passionnément amoureux vivre pleinement son idylle avant de se fracasser au mur du réel, comme si un tel sentiment d'absolu ne pouvait survivre à notre société (en l'occurrence celle des 70's), où vous ne pouvez vivre dignement sans support financier minimum. L'occasion de quelques beaux moments et autres envolées lyriques offrant des situations et scènes marquantes (oui, Virginie Efira nue en fait partie), le tout emballé avec une certaine ferveur par Régis Roinsard, notamment auteur dix ans plus tôt du charmant « Populaire ».
De l'autre, le duo Efira - Romain Duris ne fonctionne qu'à moitié, en partie à cause de la première, parfois très juste, parfois trop hystérique dans un rôle que j'imaginais pourtant fait pour elle, son homologue masculin, sans être mémorable, s'en sortant plutôt mieux que je ne l'aurais pensé. Sur un tel sujet, j'aurais également aimé être plus ému, mieux ressentir cette passion débordante, l'œuvre ne manquant pas d'énergie mais restant toutefois assez sage, pas assez audacieuse. Un joli film, avec ses moments et une histoire, un propos suffisamment forts pour nous rester en mémoire, sans atteindre la grâce que l'on pouvait espérer, surtout au vu de la star féminine en haut de l'affiche.