"En corps" et "Deux moi", précédent film de Klapisch, peuvent être considérés comme un diptyque, le premier s'intéressant aux blessures corporelles, quand le second traitait des maux de l'âme (sachant que le corps et l'esprit sont intimement liés, bien entendu).
L'acteur François Civil fait le lien en terme de casting (cette fois-ci dans un rôle secondaire), sorte de Romain Duris 2.0 dans la filmo de Klapisch, ayant participé à ses trois derniers projets.
Le réalisateur signe un film choral peuplé de nombreux seconds rôles, autour d'une héroïne danseuse débauchée à l'Opéra de Paris (Marion Barbeau) : l'occasion d'offrir deux moments de bravoure sur scène, en ouverture du film (un spectacle de danse classique) et en conclusion (danse contemporaine).
"En corps" constitue un feel good movie générationnel, dans la grande tradition klapischienne : jeune, frais, naïf, un peu gentillet, mais les personnages existent à l'écran et on passe un bon moment dans la salle.
On retrouve la plupart des gimmicks du réalisateur francilien : un univers urbain cosmopolite et accueillant (avec en prime quelques séquences superbement shootées dans des décors naturels bretons - une scène sur les falaises au crépuscule, notamment), les rapports complexes avec la famille, les valeurs bobo, le clin d'œil aux comédiens fidèles (Zinedine Soualem, Klapisch himself pour son traditionnel caméo)...
Bref, ce n'est pas ce nouvel opus qui risque de réconcilier Klapisch avec ses détracteurs, mais ceux qui apprécient son univers optimiste et fantasmé passeront un bon moment en compagnie d'une troupe de comédiens attachants (Pio Marmaï, Souheila Yacoub, Muriel Robin, Denis Podalydes...).