En quelques semaines seulement, Thibaut, chef d’orchestre renommé, apprend qu’il est atteint d’une leucémie, qu’il est un enfant adopté, et qu’il a un frère caché, Jimmy, potentiel donneur.
Cela fait beaucoup pour un seul homme. Une situation affectée qu’Emmanuel Courcol fait démarrer en fanfare, quitte à expédier en trop peu de scènes les méfaits et traitements liés à la maladie. Mais son intérêt est ailleurs : créer du lien par la musique. Si Thibaut dirige avec faste les orchestres du monde entier, Jimmy souffle dans un trombone au sein d’une modeste harmonie locale. L’opposition entre classique et populaire, capitale et province du nord, bourgeoisie et classe ouvrière paraît trop évidente. Malgré un scénario parfois forcé qui rappelle beaucoup les Virtuoses anglais de Mark Herman, le mélange composé d’humour et de drame en devient harmonieux. Il faut dire que le duo Lavernhe-Lottin est à l’unisson, chacun jouant sa partition avec talent. Il suffit d’un lever de sourcil pour que le pensionnaire de la Comédie-Française qui tient la baguette exprime étonnement ou désarroi. D’une sincérité émouvante, son partenaire complice lui apprend à conduire avec un débit de mitraillette. Leur quatre mains s’impose dans un grand final qui saura ébranler les cœurs et mouiller les regards. Un triomphe, sous les applaudissements du public.
(7/10)
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