Salvadori est l’homme de la comédie française de bon goût. Et je le dis sans ironie. L’histoire est celle d’une policière dont le mari policier star est mort en opération. Tous les soirs, elle raconte au fiston une incroyable aventure qu’a vécu son père le super-flic. Un jour, elle apprend qu’un type avait été condamné par erreur ou plutôt sur la base de preuves bidons mises en place par le super-flic. Elle tombe de haut et c’est à ce moment-là que le type emprisonné sort de taule, sensiblement changé par son expérience de vie volée. C’est une véritable comédie dans le sens où on rit franchement. Pour autant c’est tout autant une comédie romantique ou un drame philosophique. C’est là la force de ce récit à tiroirs qui sait merveilleusement alterner les tons et qui parvient à dire beaucoup par quelques plans chargés de symbolique. Le titre du film le dit, ici, tout est question d’enfermement (dans le passé, dans une vision préconçue, dans une relation figée, dans un foyer) et d’évasion (être soi, s’autoriser un avenir, accepter de changer). Les dialogues sont ciselés et l’écriture drôle et assez touchante est fine. On appréciera également le jeu parfaitement juste de chacun, ces dames particulièrement. On pourra peut-être regretter les scènes oniriques qui sont certes rigolotes mais dont l’esthétique jure. On pourra aussi regretter que le décor marseillais de cette histoire ne soit pas utilisé … à tel point qu’on se dit que finalement, le seul élément marseillais (pas l’ombre d’un accent local) est le flic ripou. Dans l’idée, c’est moyen. Mais c’est sûrement un détail qui ne gâche pas le plaisir de voir une vraie comédie de qualité, ce qui ne court pas les salles.