En même temps a failli s'appeler L'un dans l'autre, titre très premier degré puisque deux hommes politiques y sont littéralement collés ... l'un à l'autre, par la faute d'activistes féministes. Drôle de postulat de départ, qui n'étonne cependant pas de la part du duo Kervern/Delépine qui s'attaque ici à la politique (le film devait absolument sortir avant l'élection présidentielle) à travers le double portrait d'un écologiste et d'un opportuniste, jusqu'à ce que la colle tue ... les préjugés, ou peut-être pas. Les cinéastes n'y vont pas de main morte, n'ayant peur ni de la vulgarité induite par la posture embarrassante de ses deux héros ni d'un effet de répétition qui finit cependant par lasser. Mais En même temps traite aussi du féminisme, de manière primesautière mais radicale, jusque dans des dernières scènes beaucoup trop démonstratives qui alourdissent le propos, déjà pas spécialement nuancé. Ira t-on jusqu'à prétendre que le film la joue un peu démagogique et très dans l'air du temps, en tirant à boulets rouges sur les politiciens et en faisant de l'écologie et du féminisme les valeurs d'avenir pour faire évoluer notre société sclérosée par des années de patriarcat et de libéralisme ? Sans doute qu'on le peut même si le film ressemble aussi à une blague potache, qui a pour but essentiel de nous amuser ... intelligemment. Grâce à Vincent Macaigne, India Hair et surtout Jonathan Cohen, il y parvient, mais pas tout le temps.