"Pour leur f****e au c*l !" disait Coluche. Et Gustave Kervern l'a fait, au sens littéral. Très régressif, mais d'autant plus drôle et inattendu, emporté par le détonnant binôme Jonathan Cohen et Vincent Macaigne, en excellente forme ! Pour l'anecdote, Kervern nous raconte qu'il a choisi ce casting à la sortie de la cérémonie des César 2021, soirée pluvieuse où toutes les vedettes lauréates avaient un taxi attitré, et où les perdants (Cohen, Macaigne, Kervern, India Hair) se sont retrouvés plantés, ne sachant pas trop quoi dire, jusqu'à ce que Kervern lâche : "On va faire un film avec que des losers, j'ai l'idée parfaite." Et effectivement, le casting "de losers" fonctionne, merci au hasard. Les vannes bien senties sur les partis politiques fusent, font souvent échos à ce qu'on pense tout bas (avouez-le), et le rythme ne s'essouffle jamais jusqu'au final engagé pour les droits des femmes où toute la salle (pleine à craquer, en cette avant-première du Festival d'Alès) s'est sentie le cœur à applaudir chaleureusement et bruyamment. Il faut dire que les combats de Kervern pour les femmes et pour la sauvegarde du patrimoine naturel, on les adore en un clin-d’œil, et on regrette qu'une comédie "bébête" comme celle-ci ose dire plus de choses qu'un long discours politique. Ici le délire de l'auteur va loin (le véto... ces fous-rires !) et il nous embarque sur sa trottinette de façon délicieusement anarchique, pas toujours sûr de la bonne route à prendre, mais décidé à nous faire passer un moment de fun assumé. Et franchement, ce genre de délire foufou mais avec quelques piques intelligentes au milieu (le thème des femmes et de l'écologie), avec un duo d'acteurs agréablement surprenant (on ne devrait pas dire ça, mais : merci encore aux César de n'avoir pas voté pour eux...on adore les losers), cela nous a fait un bien fou. Une bonne surprise, qui passe comme sur des roulettes.