Pour commencer, c'est une bonne surprise ! Loin d'un film catastrophe autour des incendies estivaux, "En plein feu" propose un récit contemplatif et symbolique pas si commun au cinéma (du moins dans une forme aussi accessible).
L'histoire est très simple en apparence. Simon vit avec son père Joseph dans le sud-ouest. Il est séparé de sa femme, et ne la voit plus beaucoup tout comme leur fils, Samuel. Un matin alerté par les autorités, il quitte la maison avec son père car il y a un risque d'incendie. Finalement, la menace est bien plus sérieuse et les personnages se retrouvent littéralement "En plein feu".
Au départ, on peut donc s'attendre à un film catastrophe choisissant l'approche plus intimiste du récit de survie. Mais finalement, si le feu est très important et amène quelques moments de tension et une ambiance pesante, il n'est pas pas la principale menace.
"En plein feu" a pour désastre majeure le drame familial. C'est de lui qu'il faut s'échapper avant tout. Je ne dévoilerai rien de l'intrigue mais les éléments convoqués par le récit, le feu donc, mais également les vents, l'eau et la terre (tous justifiés également par le premier degré de l'intrigue) servent avant tout à représenter cette tragédie interne au personnage de Simon.
L'ensemble en devient donc étonnamment contemplatif et poétique malgré l'urgence de l'incendie toujours présente.
Après le film malgré ce récit intrigant (porté par une belle photographie) n'en demeure pas moins un peu lent et répétitif par moment. Il aurait sans doute fallu pousser un peu plus loin son aspect métaphorique et mystique. Sa sobriété est une qualité mais on reste un peu sur notre faim malgré ses belles idées.