Alors que la forêt des Landes est rongée par un gigantesque incendie et menace les maisons des alentours, Simon et son père Joseph, ancien marin pieux et arthritique, sont parmi les derniers à se résigner à quitter la région et prendre la fuite. Mais au milieu de l’incontrôlable et insatiable brasier, la seule et unique route que peuvent emprunter les deux hommes sature et se transforme peu à peu en un insoutenable purgatoire. Devant le piège de flammes qui se referme, Simon, père imparfait dont le fils est déjà à l’abri près de l’océan, tente de se racheter dans ce qui pourrait être ses dernières heures, aux côtés de son propre père, résigné face au feu purificateur. Dans ce thriller brûlant et claustrophobe dont les accents apocalyptiques sont rattrapés par l’actuelle catastrophe climatique, les excellents Alex Lutz et André Dussollier incarnent puissamment la terreur que la perspective du bûcher impose et les douloureux adieux à faire avant de s’abandonner aux flammes. Bien que limité par une intrigue paradoxalement trop simpliste par instants, le film de Quentin Reynaud offre néanmoins d’asphyxiantes et spectaculaires scènes de fournaise au milieu des pins maritimes de Gascogne, à tel point que l’on quitte le cinéma désorienté et en quête d’air pur.