Un documentaire intéressant sur les mutilés de la Guerre des Six Jours (au Congo en 2000, pas celle de 1967 entre l'Israël, la Jordanie, l’Égypte et la Syrie), complètement abandonnés et ignorés par l’État et les organisations d'aide, qui tentent de faire reconnaître leurs conditions déplorables (leurs prothèses tombent en lambeaux, ils n'ont pas d'aides...). Dieudo Hamadi (rencontré pour l'occasion) signe un film qui sonne comme une découverte d'un fait de société bien triste, mais il est vrai que la forme en elle-même du documentaire nous a un peu laissé sur le côté de la route. Les scènes de théâtre coupent trop sèchement les images de la lutte "réelle", on a du mal à voir leur intérêt pour certaines (scènes de la vie mondaine rejouées), et on a l'impression de revoir plusieurs fois les mêmes scènes (les militants crient, invectivent les gardes, font un standing, et cela n'aboutit à rien). On déplore cette sensation de lutte vaine, qui crie dans le vent, là où l'on aurait aimé que le cinéaste donne de la puissance à cette voix justement pour qu'on l'entende de loin : on ne voit que des échecs, et lorsque la réussite vient enfin (les élections), on sait d'emblée que cela n'est pas grâce à ce groupe de militants (les sept millions d'électeurs n'ont pas voté par rapport à eux...). La seule vraie victoire du film a été d'avoir permis à ces personnes d'obtenir enfin une aide de l’État à la suite de la diffusion du film, afin de couper court à toute polémique, mais cela ne rentre pas dans le cadre de ce que l'on voit dans le film. On s'attendait à un autre film, bien que le fond désolant est puissant à souhait : une guerre de six jours, qui dure depuis vingt ans.