Premier film en tant que metteur en scène du directeur photo Christophe Offenstein, "En solitaire", nommé pour le César du meilleur premier film, est l'archétype même du film pétri de bonnes intentions mais qui ne parvient jamais à en faire quelque chose.
Les images sont belles (bien que loin d'être transcendantes) et le sujet est intéressant, bien que sentant la fable humaniste et naïve à plein nez. François Cluzet, dans son rôle habituel de François Cluzet interprétant un Monsieur-tout-le-monde, fait le boulot, pas plus, pas moins, pendant que son jeune compagnon Samy Seghir tente de faire oublier "Neuilly-sa-mère" (pas bien dur).
Sauf que le film ne fonctionne quasiment jamais, n'allant pas assez loin, comme terrifié par son propre point de départ. Alors que Offenstein aurait pu donner lieu à un huis-clos à ciel ouvert, "En solitaire" commet l'erreur de s'intéresser à l'entourage de son protagoniste principal, ensemble de personnages transparents et sans intérêt aucun.
Dénué de tension, affreusement plat dès qu'il s'attarde sur la terre ferme (qui a dit logique ?), finalement inoffensif, "En solitaire" n'est peut-être pas un film désagréable en soi mais n'en demeure pas moins anecdotique malgré son envie de bien faire.