End of Watch est le quatrième film de flics de David Ayer (réalisateur et/ou scénariste) après Training Day, Dark Blue et Bad Times. C'est en quelque sorte la spécialité du bonhomme, un genre qu'il aborde sur un ton très particulier, âpre et réaliste. End of Watch ne fait pas exception et il se hisse même quasiment au niveau de Training Day, c'est donc du très bon Ayer. Et dans un genre très codifié, malgré tout, il arrive toujours à se renouveler.
L’originalité de cet énième itération du film de flics, c'est sa réalisation en mode found footage. Généralement je ne suis pas du tout fan de ce parti pris de mise en scène (District 9, Cloverfield ...), mais là c'est totalement justifié. C'est totalement immersif et pas une seule seconde on perd le point de vue des deux flics Michael Pena et Jake Gyllenhaal. C'est tout sauf un film choral, David Ayer se contente de filmer le quotidien des deux flics à la première personne et c'est tout.
Malgré un scénario qui tient en quelques lignes, le miracle opère dés les cinq première minutes et cette réussite on la doit beaucoup aux deux acteurs dont la complicité à l'écran est évidente. Etant donné qu'on ne quitte jamais leurs deux points de vue, il ne fallait pas se louper sur le casting et ils ne ses ont vraiment pas loupés. Et même si le concept du duo de deux jeunes flics doués qui se sentent capables de faire face à tout un gang est cliché, le ton réaliste bien appuyé par la caméra à l'épaule apporte un vrai plus en terme d'attachement émotionnel. Le film nous force à réfléchir, nous questionne sur la société violente dans laquelle on vit. C'est tout sauf un film d'action décérébré, les scènes violences se font rares et sont bien choisies, peu nombreuses mais réellement marquantes.
End of Watch est un film fort, touchant et tragique, pas le plus connu de la filmographie de David Ayer et c'est fort dommage (et injuste). Pour les fans du bonhomme, c'est à voir absolument !