Ce titre de critique fait bien sûr référence aux 12 salopards de Robert Aldrich que certains critiques ont qualifié de faux remake, c'est en effet un sujet très proche puisqu'il s'agit d'un commando composé d'un ramassis de criminels de tout poil qui doit accomplir une mission périlleuse, sauf que l'action se situe dans le désert de Libye lorsque les Anglais s'empoignaient avec l'Afrika Korps. Le film est à rapprocher aussi de Trop tard pour les héros (encore d'Aldrich, et avec aussi Michael Caine) et même de De l'or pour les braves ; on l'a compris, c'est donc un film anti-militariste qui n'hésite pas comme les 12 salopards à faire du rentre-dedans dans les institutions militaires, en bafouant les codes de la guerre, d'où un aspect ouvertement nihiliste.
Film de guerre atypique, réalisé en Europe par le vétéran André De Toth sous bannière britannique et tourné en Espagne à Almeria, c'est le dernier film de ce réalisateur qui à Hollywood a touché à tous les genres du cinéma populaire de qualité : guerre, western, aventure exotique, péplum (en Italie), thriller, espionnage, fantastique... mais c'est dans le domaine du western qu'il a réussi ses meilleurs films. On peut dire qu'il n'a pas raté son dernier film qui se révèle très réussi.
Enfants de salauds se démarque des autres films de guerre par le portrait de ses personnages de mercenaires sans morale, par son absence de casting prestigieux comme c'est souvent de coutume dans le genre (même si on a Caine mais aussi Nigel Green et Harry Andrews, habitués du cinéma britannique), et aussi par assez peu de scènes spectaculaires. Il y a surtout une sorte de tension, un suspense calibré dans certaines scènes (celle des jeeps hissées sur une colline raide), et surtout une violence dans quelques scènes de bataille qu'on peut rapprocher de celle qu'on voyait dans les westerns italiens. De cette façon, la guerre est montrée sous son aspect le plus sordide, avec comme souvent la vacuité de la guerre et de l'exploit héroïque ; le dénouement n'en est que plus implacable et plus édifiant.

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le 30 sept. 2019

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Ugly

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