Plus qu’un film de guerre c’est une parodie au vitriol du genre réalisé par un type revenu d’Hollywood le cœur gros dans les années 60 et qui avait visiblement des « choses » à dire !
La faible diffusion de son film, dérangeant au possible, en dit long sur la pertinence de son message critique. Il appuie là où ça fait mal, très mal à des gens qui voudraient que la guerre soit gagné par des beaux gosses (qui parlent anglais de préférence) bien élevés, moraux, croyants et protestants qui ne tuent gentiment que des méchants (schnell schnell !! Monte dans le camion ! Enfin t’as compris…).
Enfants de salauds ne se contentera pas de vous montrer que la guerre c’est vilain (oui des gens meurent avec du sang partout pendant que leurs mamans les attendent dans l’Iowa) mais ira plus loin en rappelant que ce n’est pas parce qu’on est dans une guerre contre les nazis qu’il faut oublier d’être encore plus dégueulasse qu’eux pour la gagner.
Et oui ! On ne change pas une équipe qui gagne ! La lâcheté, le fric, les combines, les trahisons, le léchage de popotin et l’incompétence sont à l’honneur et, comme partout, font tourner la boutique.
Quant aux héros il n’y en pas bien entendu puisque on parle de réalité ici ! On se contentera d’une bande de brigands qui fait le boulot, d’un capitaine (Michael Caine!) trop snobinard pour les commander, de son adjoint trop cupide pour survivre, d’un colonel tellement bobo qu’il porte un pull mérinos pour trahir plus à son aise et d’un général égal à lui-même avec son gros cigare de patron qui ricane dans son QG un cognac à la main en pensant à toute cette gloire qu’il obtient en sacrifiant la vie des autres.
Ce film visionnaire, aussi honnête qu’hilarant, dit tout dans son titre, la guerre est gagné par le plus salaud de tous et on aura beau réécrire l’Histoire… Bref suivez mon regard.