Après Bernie, son premier film, puis Le Créateur, Albert Dupontel, que l'on a d'abord connu sur les planches dans un one man show délirant, revient à la réalisation avec Enfermés Dehors.
Une sorte de conte de fée trash, à la sauce hard-rock avec une pincée de Tex Avery dedans...
C'est l'histoire d'un SDF (Albert Dupontel) qui trouve par hasard l'uniforme d'un policier qui vient de se jeter du haut d'un pont. L'idée lui vient alors de défendre lui aussi la cause de la justice. Ou tout du moins «sa» justice.
A cela vient s'ajouter (comme toujours dans les film de Dupontel) une histoire d'amour tragique, lorsque Roland retrouve dans un commissariat la fille de ses rêves, photographiée sur une affiche grand format à proximité de son squat. Il l'aidera à retrouver sa petite fille kidnappée par ses beaux-parents.
Cette comédie burlesque est servie par un casting aux petits oignons. On retrouve Claude Perron (dans le rôle de la maman), la muse de Dupontel, qui apparaît dans chacun de ses films. On retrouve également une bonne partie de la bande des Déchiens, Yolande Moreau, Bruno Lochet, et Philippe Dusquene, particulièrement à leur affaire dans leurs rôles de SDF décalés.
Comédie, oui, mais aussi satire sociale, quand Dupontel s'attaque aux grands patrons magouilleurs, où quand il parle du désarroi des plus pauvres oubliés par le système et perdus dans leurs sacs plastiques remplis de colle à sniffer.
On retrouve le «style Dupontel» avec bonheur. Soigné, maîtrisé, mais trash. Ça bouge dans tous les sens, ça avance à un rythme d'enfer. Les gags s'enchaînent à la vitesse de la lumière. On retrouve une pincée de Buster Keaton par ci (certaines scènes sont à la limite des comédies du cinéma muet), une grosse poignée de dessins animés des années 50 par là (Dupontel tombe, rebondit, vole, et morfle plus que le Coyotte). Le tout sur fond de Noir Désir, volume au maximum.
Au final, un film délirant et touchant à la fois. A voir.