Jolie contrepèterie

La note exacte serait 5,5/10 soit ni plus ni moins que la moyenne.

Pourquoi pas moins ?

Grâce aux acteurs. Isabelle Carré mène rondement son affaire, ce p’tit bout de femme me plait de plus en plus, face à un Benoît Poelvoorde que je souhaitais depuis un moment voir dans un rôle sérieux, bien que je ne vous cache pas qu’à ses deux ou trois premières apparitions je m'attendais presque à ce que ce véto flippant sorte une vanne ou baisse son futal histoire de, mais non. Le bougre s’en sort pas mal dans ce registre.
Continuons avec le scénario à rebondissements, en tout cas son idée de départ, inspiré du livre de Dominique Barbéris « Les Kangourous ».
Finissons avec Lille. Oui, Lille, vous savez cette ville du Nord avec des briques rouges partout, des quartiers qui ont gardé un certain cachet, sa grande roue… Bon, je suis honnête : je n’ai jamais posé la moitié d’un orteil à Lille ou alentour, pour moi le Nord, c’est au-dessus de Moulins alors peut-être que c’est une vision fantasmée de la ville à la grande Braderie mais j’ai trouvé ça sympa, rajoutant une certaine atmosphère, tout ça…

Pourquoi pas plus, alors ?

Parce que.

(Bon, ça va, je déconne)

Les acteurs ont beau tirer leur épingle du cheveu, je n’ai pu m’empêcher de regretter la sincère complicité qui transparaîtra beaucoup plus entre eux quelques années plus tard dans le film « Les Emotifs Anonymes ». Effectivement, c’est assez froid. On est dans le Nord, mais merde, branchez-donc le calorifère.
Le scénario, bien que sympathique, ne décolle pas assez et n’est pas assez approfondi. Un manque de tension évident et plus que dommageable pour un thriller et des personnages aux caractères et aux passés juste effleurés, des réactions de la part de Claire, au début du film, très peu crédibles... On aimerait que le Poelvoorde inquiétant soit plus présent car, quid de nous mettre un méchant serial killer au scalpel si c’est pour ne jamais ou presque le voir s’en servir ? Je vous le demande !


Alors ce n’est pas une purge ce film, ça se regarde bien, passe le temps et remplace avantageusement le repassage (--regarde sa pile d’un air désespéré--), c’est juste qu’arrivé à la fin, on sait que l’on ne mettra pas longtemps à en oublier une bonne partie, on se dit que cela aurait pu être beaucoup mieux et on se demande quand même ce que peut bien venir faire ce fichu kangourou dans le titre du livre.

Et emmener sa gamine au zoo sans lui montrer les hippopotames, j’ai envie de dire que toutes les bricoles qui vous arrivent ensuite mam’zelle Carré, vous ne les avez pas volé !

Non mais.