EO dit Hi-Han en français raconte l'histoire d'un âne du point de vue d'un âne. Jusque là tout va bien. On peut se dire qu'on va avoir un film comme Au hasard Balthazar, où l'on se prend d'affection pour l'âne, il n'en est rien.
Le film suit le parcours d'un âne, mais ne cherche pas l'affection ou s'il le cherchait ne l'a pas trouvé. Le réalisateur souhaite via cette histoire faire une critique sociale, un pamphlet contre l'abattage des animaux, un film expérimental, ... La réalisation prend des directions contradictoires, avec parfois de beaux moments visuels, mais fait perdre le fil du film. Esthétiquement on observe de belles expérimentations et de belles trouvailles cinématographique. La continuité narrative est en revanche sans cesse remise en question par ces moments de digression qui font perdre l'empathie pour le sujet. La musique vient appuyer à outrance chaque moment du film et participe à nous détourner du sujet. Le film s'écoule, tandis qu'on le subit sans empathie pour cette ane qui était pourtant le sujet principal du film.