Céline Sciamma a écrit ce scénario mis en scène par Jacques Audiard. Le scénario parle de la question de l'identité féminine et du désir feminin thèmes chers à Céline Sciamma, plongés ici dans un triangle amoureux.
Le scénario bien qu'intéressant au début s'essouffle très vite, le film avance et la mayonnaise ne prend pas, pire elle s'effondre. On se détache de notre première héroïne à la moitié du film pour en rencontrer une seconde avant de revenir sur la première pour les cinq dernières minutes.
Notre fil conducteur et le point de vue est celui du protagoniste masculin. On parle dans ce film de problèmes féminins du point de vue masculin au niveau du protagoniste, et au niveau de la réalisation. Car Jacques Audiard n'a pas fait sa révolution female gaze, avec la forte sexualisation des parties intimes féminines tout au long du film, et une demi-seconde au passage d'une porte pour les parties intimes masculines. Plus que le nombre c'est surtout la mise en scène qui fait défaut. Le film au scénario tend à dénoncer la manière de sexualiser les corps dans le porno, mais il n'existe ici pas de contre-point. Jacques Audiard le fait de la même manière en restant sur un point de vue masculin dans la manière de filmer les scènes de sexe, et en s'intéressant au point de vue masculin lors de ces actes sexuels.
On ressort mal à l'aise de ces scènes de sexe qui laissent peu de place à la femme et son désir / plaisir.
Je ne sais pas si Céline Sciamma a apprécié le traitement de son scénario tant la mise en scène lui fait défaut et pire joue à l'inverse de ses intentions. En reste un film où la finalité du triangle amoureux est attendue, la mise en scène joue en contradiction avec le scénario, et tue les émotions qu'on pourrait ressentir pour les personnages féminins. C'est à se demander si l'émotion des scènes des films de Jacques Audiard ne venait pas plus de son directeur de la photographie Stéphane Fontaine, tant ses films n'ont pas la même intensité depuis la fin de leur collaboration.