Ca commence à bord d'un train en Turquie.Parce qu'il y a des voies ferrées en Turquie?Et pourquoi pas l'eau courante,pendant qu'on y est?C'est un film de SF,donc.Toujours est-il que Robert McCall,un américain,s'embrouille avec quatre malfrats locaux dans le wagon-restaurant.Les mecs sont armés et auraient tout loisir de plomber l'intrus comme un faisan solognot mais ils trouvent plus malins de venir au contact,c'est plus commode pour prendre la dérouillée prévue par le scénario.Après s'être bien défoulé,Bobby rentre à Boston où il est chauffeur de taxi.Pas très cohérent a priori cette histoire,mais ceux qui ont vu "Equalizer" premier du nom,sorti quatre ans avant, savent que le bonhomme est un ancien agent de choc de la CIA,supposé être mort et qui utilise son temps libre à redresser les torts et à sauver la veuve et l'orphelin.C'est son truc à Bob,il ne supporte pas l'injustice et la méchanceté,il ne peut pas s'empêcher d'intervenir dès qu'il détecte une vilenie.Qu'il s'agisse d'un mari qui enlève son enfant pour faire chier son ex,d'une bande de riches branleurs qui violent une nana ou de dealers qui pervertissent son jeune voisin si doué pour le dessin,il intervient,et pas avec douceur.Le mec cogne,atomise,pulvérise et massacre.On peut être sûr que s'il voit un gamin piquer le sac de billes d'un plus petit il va l'envoyer direct à l'hosto avec la mâchoire fracassée et les côtes fracturées.Il est ainsi,on n'y peut rien,c'est pathologique.Alors on imagine son état d'esprit quand Susan,sa meilleure amie,une sorte de cadre de la CIA,ou du FBI,ou de la Poste on ne sait pas trop,c'est peut-être même une agence secrète qui n'a pas de nom,se fait tuer lors d'une enquête en Belgique.Là il est grave vénère Robert,et on sait qu'il monte vite dans les tours.Il trouve très rapidement les responsables du forfait,moins vite cependant que le spectateur car l'instigateur du crime a comme marqué "coupable" sur son front tant son implication est habilement dissimulée.A partir de là on va régler les comptes,et devinez qui sortira vainqueur de la rixe?Ben oui,forcément,vous pensez bien qu'on envisage déjà un troisième épisode.C'est la même équipe que celle du premier volet qui officie.Le réalisateur Antoine Fuqua forme avec l'acteur Denzel Washington un duo rappelant celui de Jaume Collet-Serra et Liam Neeson,soit un faiseur d'action sans imagination et un comédien pré-retraité qui se lance dans les rôles physiques à un âge où les autres se reconvertissent dans les compétitions de déambulateurs.Les dragées volent comme d'hab chez Fuqua,qui sait filmer bien qu'il abuse du montage cut.C'est plein de plans chiadés,de violence extrême et de décors désolés sous la pluie,ce qui crée une ambiance techno-déglinguée de bon aloi.Mais c'est bien tout ce qu'il y a dans ce film qui,ainsi qu'il est d'usage,s'appuie sur une absence de scénario reposant sur des remugles douteux.Comme pour "Equalizer",c'est Richard Wenk qui tient la plume,et il semble clair que le mec n'est pas prêt d'obtenir le Goncourt.Son script est une sorte de dépotoir où on entasse clichés débiles,incohérences majeures,approximations désinvoltes et surtout une morale omniprésente faisant la propagande de l'auto-justice violente.Ce ne serait pas un problème si ce héros au coeur pur n'était pas un assassin professionnel,mais ça fait sans doute partie de sa rédemption,ou peut-être de sa thérapie.Il est à noter que tout ceci est inspiré d'une série télé des années 80 dont le personnage principal était interprété par Edward Woodward,un acteur blanc donc,qu'on a remplacé par un noir.Pourquoi pas,ça ne change rien à l'histoire mais on en aurait entendu pas mal hurler au white washing si on avait fait l'inverse.C'est à nouveau Harry Gregson-Williams qui compose,et sa musique surlignante est à chier.Les comédiens sont nuls,même Denzel,hilarant en justicier délabré invincible et amateur de littérature,ça fait chic.Melissa Leo et Bill Pullman,déjà dans le premier opus,reviennent jouer les utilités sans grande conviction.