Afrique du Sud, 1978. Deux activistes pour l'égalité des "couleurs" se retrouvent en prison pour un sacré bout de temps, quoique... Escape From Pretoria nous a clairement surpris dans le bon sens. Les prises de vues originales sont le véritable atout de ce film d'évasion tiré d'une histoire vraie. On voit les clés en gros plans, on se trouve dans le trou de la serrure et l'on observe les scènes comme de petites souris... On retient son souffle dans cette évasion prenante et sous tension, on se crispe à chaque clé cassée ou égarée par terre à la vue de tous, on se prend même à dire un "chut !" quand le garde arrive (comme si les prisonniers pouvaient nous entendre), et on s'attache vite à ces pauvres gars qui n'ont commis comme crime que de rêver un monde meilleur. On a aussi un pincement au cœur avec le traitement des hommes de couleurs (le coup des lunettes, on ne peut pas l'oublier) et l'on râle copieusement quand un personnage "adverse" avance l'idée que, comme les activistes sont "Blancs", ils devraient eux aussi profiter du système discriminatoire (on leur dirait bien deux mots en privé, à ces messieurs). Le film aurait pu tourner en rond avec sa "simple" (si l'on peut dire) évasion avec des clés en bois, mais il réussit à en faire une intrigue dynamique, sur une musique tendue, et au fort attachement pour ses personnages (dont Daniel Radcliffe, juste et sincère). En lisant l'histoire vraie, on remarque que le film est vraiment fidèle (chapeau !), sauf pour le nom du troisième homme qu'on a inexplicablement changé (pourtant, la vie dudit homme est bien celle qu'on voit à l'écran, alors pourquoi avoir juste changé un nom ? Mystère). Un bel effort sur la véracité et la mise en scène, qui place Escape from Pretoria parmi les très bons films d'évasion.