Après une décennie d'œuvres engagées et polémiques, Yves Boisset s'essaie au film d'espionnage, évoquant en arrière-plan le rôle joué en Europe par les officines d'ultragauche type Brigades Rouges ou Bande à Baader.
Le réalisateur confie à Lino Ventura le rôle d'un agent dormant, en sommeil depuis 8 ans lorsqu'il est soudain "réveillé" par les services secrets français.
Confronté à un Michel Piccoli puis à un Bruno Cremer plus ambigu l'un que l'autre, notre héros manque d'informations fiables et hésite sur la conduite à tenir, surtout lorsque les morts se multiplient autour de lui...
Au-delà de l'interprétation impeccable, j'ai beaucoup aimé l'ambiance générale eighties, et en particulier l'atmosphère singulière de la ville suisse de Zurich, qui sert de cadre au récit et contribue à son inquiétante étrangeté, au même titre que la mélodie saccadée composée par Ennio Morricone.
Bénéficiant d'un casting international, qui comprend également la polonaise Krystyna Janda et l'allemand Heinz Bennent, "Espion, lève-toi" constitue un bon petit film d'espionnage, même si le rythme s'avère un peu mou, et si le dénouement m'est apparu assez nébuleux.