Le film qui révéla Brigitte Bardot au grand public, et qui fit scandale en raison de scènes dénudées (très chastes cela dit, je vous rassure...) jugées scandaleuses en ces années 50 encore très prudes...
Il est vrai que les attitudes de B.B. sont empreintes de liberté et de sensualité, en ces temps reculés où l'émancipation de la femme et la libération sexuelle sont encore des notions abstraites, voire taboues.
Pourtant, avec un œil contemporain, on se demande bien ce qui pouvait choquer la critique ou le public, tant les comportements "scandaleux" de Bardot nous semblent bien sages, et le discours de cette jeune femme "libérée" nous paraît au contraire un peu coincé, et même proche de la soumission, eu égard à la séquence finale.
En dehors de cet aspect central, "Et Dieu... créa la femme" vaut surtout par ses décors naturels magnifiques, lorsque St Tropez n'était encore qu'un petit port de pêche traditionnel.
Plus pour très longtemps d'ailleurs, le film de Vadim et la villégiature de son épouse Brigitte étant à l'origine du mythe et des transformations à venir.
Quoi qu'il en soit, ce lieu paradisiaque est magnifié par la caméra du jeune réalisateur, dont la photo superbe met en valeur le village et la côte méditerranéenne.
Cette plongée dans le sud de la France des années 50 est un vrai bonheur, et le principal atout du film, dont le scénario ne semble pas avoir bénéficié du même soin. Trois hommes rivaux, d'âge et de condition diverses, gravitent autour de la belle orpheline du village, et c'est à peu près tout.
De plus, les dialogues désuets sonnent parfois faux, et la mise en scène apparaît statique, rappelant que malgré son audace, le film de Vadim s'apparente plus au cinéma français traditionnel qu'à l'imminente Nouvelle Vague, alors en gestation...