En 1945, lors de l'opération Carthage, où des avions anglais devaient bombarder le siège de la Gestapo au Danemark, un des chasseurs va frôler une tour aérienne et va finir sa descente en percutant une école. Avertis par la fumée dégagée et pensant qu'il s'agissait là du fameux siège, les autres avions vont bombarder cette école, tuant ainsi des dizaines d'enfants et d'adultes à cause d'une méprise.
Sorti fin 2021 au Danemark, il aura fallu que Netflix achète le film pour le reste du monde afin qu'il commence à gagner un tant soit peu d'écho. Mais disons que son intelligence n'est pas de se concentrer sur le bombardement, qui arrive en gros dans la dernière partie (40 minutes de la fin), mais de proposer au départ un récit qu'on dira confus sur plusieurs personnages danois, tous en prise de manière directe ou indirecte avec la guerre. Comme ce garçon, Henry, qui est témoin d'un avion anglais mitraillant par erreur une voiture avec plusieurs femmes à son bord afin d'aller un mariage ; le résultat à l'écran est terrifiant. Si violent que le garçon va en perdre l'usage de la parole, choqué par ce qu'il a vu. Ou alors cette jeune prêtresse (jouée par Fanny Bornedal, la propre fille du réalisateur) qui va tomber amoureuse d'un soldat Nazi, et qui va le payer cher, de manière métaphorique et théorique. Je parlerais encore de ces prisonniers de guerre danois qui se font tabasser afin de révéler des informations sur des résistants... et ainsi de suite jusqu'à ce fameux bombardement, dont la mise en scène semble nous montrer qu'il est vécu par tous comme un châtiment divin, et notamment cette très belle phrase citée dans le titre de ma critique.
C'en est vraiment suffocant, d'ailleurs il fait toujours un gris ou maussade sur le Danemark, avec ces scènes de désolation, et on sent vraiment une panique chez ces gens, lorsque les bombes (avec des plans piqués à Pearl Harbor) tombent sur l'école, et exploser seulement quelques secondes plus tard.
Si on excepte une musique de Marco Beltrami qui surligne malheureusement un peu trop, on a là un film assez fort, totalement méconnu, mais qui commence à connaitre un bon bouche-à-oreille.