Les petits rats quittent le navire
En 1983, Fellini, avouons-le a perdu le plus gros de sa saveur. Son dernier opus, l'abominable Cité des femmes, n'est pas un encouragement à la complaisance, et on va dire que la vulgarité Fellinienne s'accommode mal de la vulgarité 80's, ça frise un peu l'écoeurement...
Ici, nous avons le droit à une croisière funéraire en 1914. Pour respecter les dernières volontés de la plus grande diva de l'histoire, ses anciens collègues et amis prennent place sur un paquebot pour une croisière de luxe afin de répendre les cendres de la dame à la mer... Une belle brochette de décadents, disons-le tout de suite, qui sont là pour marquer la fin d'une époque, en effet, la première mondiale montre le bout de son nez à travers un radeau de réfugiés Serbes, un ou deux casques à pointe et un croiseur austro-hongrois... Sans oublier le rhinocéros, bien sûr.
En fait, le film est une succession de scènes mal emboîtées, parfois à la limite de la comédie musicale, mais version opéra...Certaines séquences sont charmantes, comme le concert de coupes de champagne, d'autres sont exécrables, comme toutes les scènes avec Peter Cellier, et globalement, les acteurs sont un peu en roue libre... Déjà que le sujet du film n'est pas très fin, ça n'aide pas...
Nous avons un cicerone qui nous présente l'histoire, Freddie Jones, dans le rôle d'un journaliste et nous avons droit à de multiples appartés particulièrement inutiles, mais qui participent de cette ambiance en toc dans lequel baigne le film, jusqu'à l'inévitable fin intégrant la vraie équipe de tournage... Bien entendu, l'utilisation ouverte des artifices du cinéma n'apporte jamais rien au film, comme d'habitude...
Les amateurs reconnaîtront Pina Bausch dans le rôle de la princesse, moi, il m'a fallu tout mon amour des paquebots pour supporter sans ennui ce gros machin mal branlé, typique des grosses productions internationales de la Gaumont des 80's.
En fait les derniers Fellini, vous pouvez les oublier et les mettre à la poubelle, ce n'est pas très grave, à part peut-être le suivant, Ginger et Fred qui possède, derrière sa grande laideur, un charme certain.