Qu'est-ce qu'il y a comme vie dans ce film !
Voilà quelques temps que je suis me suis réconcilié avec le cinéma LGBT (dans sa globalité) et j'ai notamment découvert avec grand plaisir Consequences (Posledice, en slovène) ces derniers jours. J'en étais friand pendant longtemps, mais depuis que j'ai trouvé une moitié, je crois que j'en avais moins besoin. Et je crois que j'avais tort.
Petit pitch. Alex, jeune homme récemment installé en Normandie, est dans l'été de ses 16 ans, et est secouru par le beau David après avoir chaviré dans sa coque de noix. Commence alors une aventure amicale, sensuelle puis sexuelle, dans laquelle Alex s'épanouit et grandi mais la tragédie les attend au détour du virage.
D'abord, la beauté de ce film est inédéniable. Déjà dans sa photographie, qui est impeccable, avec un léger grain, et un léger effet néon qui rendent cet été magnifique, comme sorti de nos propres souvenirs. Ensuite il y a la beauté de ses protagonistes. Qu'Alex et David sont magnifiques, beaux, sensuels, mignons, touchant, tant leur sensualité, leur timidité, leur fougue est réaliste. Les seconds rôles, Isabelle Nanty et Valéria Bruni-Tedeschi (cette scène de bain dans les premières minutes m'a fait totalement fondre) sont si touchantes en mère de familles faisant face à des fils si particuliers. Enfin, dans la première moitié de ce film, leur relation est si lumineuse, pure et naturelle, et tellement belle.
Je crois que j'aime ce film car il me touche personnellement. A la moitié du film, l'amour et la sensualité qui débordait du métrage m'a submergé, je l'avoue, j'ai envoyé un message plein de romantisme et d'amour à l'homme qui partage ma vie. Et c'est la première fois que je ressens l'amour avec autant d'intensité dans un film. Ensuite, c'est aussi un acte manqué, car ayant découvert ma sexualité sur le tard, je ne peux que me fantasmer ce qu'aurait été ma vie amoureuse à mon adolescence. Et Eté 85 est une fenêtre vers ce passé que je ne pourrais que fantasmer.
Alors, forcément je ne peux pas être objectif, tant je m'identifie à Alex, jeune homme coincé qui se découvre, s'épanouit et s'élève au contact d'un autre garçon plus téméraire et libéré que lui. Il touche au tréfonds de mes sentiments.
Peut-être que le dernier acte est plus faible. Il m'a moins touché, car je ne veux pas voir que tout amour est voué à se terminer (peut-être pas aussi dramatiquement, mais quand même), mais la force des scènes musicales, et des scènes de transgression montrent que chaque tragédie nous construit, et nous rend, à terme meilleurs, plus fort et plus courageux. Cet Eté 85 est une parenthèse enchantée, une histoire douce-amère de passage à la vie adulte, et un vecteur d'émotions immense.
Car, si je dois être romantique, un film qui me rappellent la place de l'amour dans ma vie, sa beauté, son intensité, et la souffrance agréable qu'il engendre est une réussite. Et ma subjectivité est confortable, car j'ai l'impression que ce film a été fait pour moi. Et c'est une impression incroyable.