Un film qui apparaît un peu au cinéma à ce que sont les ptérodactyles qu'on s'attendrait à voir dans un zoo... Et qui apparemment n'a pas laissé de traces en France...
Un drame sociologique qui, explore les ravages sociaux dus à la guerre. Et l'amour comme on le vivait alors à la fin des fifties, avec ses timides approches, son évolution sur la pointe des pieds voire en cachette... Cet amour semblait si torride que les amoureux se bécotaient alors sur les "bancs publics" (Georges Brassens 1953) à ne pas confondre avec les bans publics...
Fruit de la plume de Suso Cecchi D'Amico, Giorgio Prosperi et Valerio Zurlini, le scénario pas très convaincant (on a l'impression de l'avoir déjà vu quantité de fois, et dont on devine la fin) explore la vie agréable de "planqués" alors qu'autour d'eux la guerre et ses combattants, font rage... En 2024 alors qu'on les croyait disparues, elles ont repris, on ne peut s'empêcher de penser à la mer : son flux et son reflux. Les hommes belliqueux auront toujours besoin de mesurer leur puissance.
Ici, en 1943, Carlo Carlo Caremoli, 20 ans, fils d'un "ponte" fasciste, friqué et influent, comme le sont tous les collaborateurs d'un dictateur, a bénéficié d'un "piston" pour échapper à ses devoirs militaires, grâce à de pseudos études. Il rejoint un groupe d'amis, en vacances en Italie où il s'éprend de la veuve, plus âgée que lui, d'un Officier militaire.
Dans le rôle de l'amoureux transi : Jean-Louis Trintignant, superbe, dans sa période italienne...
Le contraire de la réalité en France ! Ou beaucoup de femmes étaient séduites d'avance par ces beaux immigrés au charme, accent, et au bagout séducteur typiquement italiens, et qui eux n'avaient rien de clandestins et recherchaient avant tout du travail...
Dans le rôle de la veuve "bridée" (et qui va se libérer), Eleonora Rossi Drago, jeune mannequin à laquelle la vie cinématographique ofrait ses écrans : elle avait tourné pas moins de cinq films sortant cette année-là, pour terminer sa carrière dans la vague de sa tendance érotique.
Une vie tumultueuse, tant dans la réalité que dans la profession et que ce film avait rendue célèbre, y glanant une de ces médailles en chocolat dont le cinéma est si friand !
Le producteur ? Valério Zurlini (1926-1982) que Trintignant soupçonnait (à tort) de s'être suicidé, et entretenant une vie tumultueuse, lui aussi : tombé sous le charme d'une actrice française de ce film : Jacqueline Sassard (1924-2014) rapidement soustraite de la profession par le fils du créateur de voitures Lancia...
Zurlini, après de nombreux courts métrages, s'était tourné vers des créations plus abouties : c'est ici le second de ses neufs films de 1955 à 1976, et ce manque de métier, d'assurance sinon d'ambition, se ressent ici...
Il excellait dans le genre d'exploration psychologique des êtres confrontés à la valse-hésitation entre le sens du devoir, et ses instincts, inclinations personnels...
Pourtant ce film semble bien fade et je n'ai ressenti aucune empathie pour ses personnages... Ni même le charme désuet de son évocation genre "Week-end à Zuydcoote"...
Le noir et blanc, du genre plutôt radin en 1959, n'ajoute rien au caractère sombre du récit...
Sa sortie en France en 1963 semble avoir été plutôt confidentielle. Dans des salles de quartiers ?
Il ne vaut que pour et par ses comédiens, mais pour le reste... Décors et trucages ringards, invraisemblances... Depuis quand les trains des FS circulent-ils sans l'indispensable signalisation de queue témoignant que pour son régime de circulation en toute sécurité, il est bien arrivé entier en gare suivante avant d'en libérer la voie derrière lui ?
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France 3 le 17.11.2024-
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