Si j'ai étudié furtivement Alain Cavalier à mon école de cinéma, je n'avais encore jamais vu l'un de ses longs-métrages. Forcément, quand j'ai vu qu'un nouveau film de lui était à l'affiche, je me suis dis que c'était l'occasion.
Je vous en parlais il n'y a pas longtemps dans un article précédent : aller voir des documentaires en salles peut être parfois rébarbatif, l'envie n'est donc pas toujours au rendez-vous et pourtant! Le réalisateur français de 87 ans nous prouve que le documentaire est un genre sous-évalué.
Être vivant et le savoir est un film comme je n'en avais jamais vu jusqu'alors. Avec son caméscope qu'il amène partout avec lui (il en a d'ailleurs plusieurs), Alain Cavalier filme ce qu'il voit, le pose à des endroits comme son bureau et parle, à des personnes qui sont avec lui, à d'autres au téléphone, à lui-même, à nous. Il commente, conte, nous berce de sa voix douce et rassurante.
Il n'y a pas le moindre artifice cinématographique dans ce cinéma néanmoins, par le montage et par sa sagesse, la magie Cavalière opère, l'émotion s'empare des spectateurs et c'est bouleversant.
Il faut savoir, en plus, que le résultat final n'était pas du tout celui imaginé de base. En effet, le projet initial était de mettre en scène le livre autobiographique Tout s'est bien passé d'Emmanuèle Bernheim, amie de longue date du metteur en scène. Il devait jouer son père et elle, son propre rôle. Cependant, la vie en a décidé autrement et décidera d'ôter la vie de la romancière réduisant à néant le film prévu.
De ce documentaire, j'ai retenu bien évidemment la grâce, la délicatesse et la subtilité de Cavalier. Être vivant et le savoir est notamment teinté d'humour et j'ai le souvenir de cette phrase prononcée par le réalisateur qui restera à jamais mythique pour moi "Vive la République et les pommes de terre frites" qui, à mon avis, résume bien son univers et son esprit.
Rien que pour cela, c'est à voir!
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