Cinquième long-métrage pour ce cinéaste espagnol, Eva en août est une vraie pépite qui rafraichira votre été et réchauffera votre hiver.
Se déroulant comme un dialogue entre Eva et la ville de Madrid - où elle décide de passer la première quinzaine du mois d'août - le film nous offre un double portrait, une double immersion. Ainsi on entre dans le quotidien de cette femme de 30 ans et on découvre la capitale en déambulant dans ses rues et en y rencontrant ses habitants.
Tout comme le personnage principal, on se laisse porter par les évènements qui s'enchainent comme une feuille emportée par le vent et on ne peut pas dire que ce soit désagréable!
D'Eva on ne sait presque rien et les éléments sur son passé sont presque inexistants. C'est justement là que réside toute la prouesse du scénario. Bien qu'elle soit conçue comme un personnage du présent, le fait qu'elle soit de tous les plans nous pousse inévitablement à nous sentir proche d'elle.
L'autre caractérisation d'Eva c'est qu'elle fait parler les autres sans se révéler ou se livrer à nous. Ce sont ses contradictions qui nous charment et sa naïveté qui nous touche de plein fouet.
La séquence qui m'a le plus émue est celle où elle tombe sur son ex devant la billetterie d'un cinéma indépendant. Cela fait des mois qu'ils ne se sont pas vus, la tension mêlée à la tendresse sont présentes. Cette captation de sentiments si intenses m'a fait verser quelques larmes que je n'ai évidemment pas réussi à retenir.
Eva en août est une exploration de ce que c'est d'être une femme de nos jours. De nombreux thèmes, tous plus intéressants les uns des autres, sont développés comme la maternité, la sororité, l'indépendance.
Enfin, comme le personnage principal, ce film donne envie de redécouvrir sa ville avec un regard de touriste, prendre des photos, visiter les musées, s'installer à une terrasse, aller à un concert. Un appel à la vie, un appel à l'instant présent.
C'est un véritable coup de coeur!